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12 avril 2007 4 12 /04 /avril /2007 11:23

Quel est le point commun entre François Bayrou, Ségolène Royal, Jean-Marie Le Pen et Nicolas Sarkozy ? Un entretien accordé à Internautes Micro, magazine bimestriel qui s'adresse au grand public.

Pour le numéro de mars-avril, "les quatre candidats étant en mesure d'atteindre le second tour de l'élection présidentielle" ont été interrogés sur le peer-to-peer, la fracture numérique, la CNIL, l'économie, la gouvernance de l'Internet et la cybercriminalité.

Quelques jours avant l'échéance nationale, Cyber-police.org tenait à vous faire partager leurs points de vue et remercier la rédaction du magazine (redaction@idpresse.com) pour son aimable autorisation de reproduction des interviews.

Voici par ordre alphabétique les entretiens de François Bayrou, Jean-Marie Le Pen, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy accordés à Internautes Micro.

 

Entretien avec François Bayrou

Peer-to-peer et droit d'auteur

François Bayrou créa la surprise en prenant position contre le projet de la loi DADVSI au sein de l'Hémicycle. Sa cote d'amour auprès des internautes date de cette période. Un après, propose-t-il une alternative ?

François BayrouFrançois Bayrou : L'information devient désormais active, illimitée dans le temps et dans l'espace, et le partage gratuit y joue un grand rôle. Que tout ne soit pas marchand, c'est la logique quotidienne de l'Internet. Mais s'il n'y a pas de rémunération ni de protection des droits, il n'y a plus de création ! Sur ce point, la loi DADVSI n'a rien réglé, et il faudra bien sûr la corriger et l'améliorer. Mon intuition, c'est que deux secteurs vont vivre en même temps : celui des droits protégés, sous forme d'achats en ligne, moins chers qu'aujourd'hui, et un secteur dédié au partage gratuit, comprenant les oeuvres libres de droits et celles que leurs créateurs auront mises à disposition.

Fracture numérique

Aménagement du territoire, éducation, formation : quelles ambitions et quels moyens pour réduire la « fracture numérique » ?

FB : Il y a tant d'informations, de démarches administratives, d'offres commerciales qui sont accessibles seulement sur Internet, ou de façon bien plus aisée sur Internet, qu'il faut considérer et assurer comme un droit la possibilité d'accéder à celui-ci. Il peut y avoir des dispositions pensées pour certains publics ; je pense à l'accès des gens du voyage à Internet : ATD Quart Monde et d'autres demandent qu'il y ait une offre Internet haut débit par carte prépayée. Cela éviterait de devoir passer par le réseau mobile 3G, qui est très coûteux.

Cybercriminalité

Le Net est un terrain de jeu formidable pour les nouvelles mafias numériques. Quelle sera la stratégie de l'UDF ?

FB : Les Etats européens avec leurs frontières, leur droit pénal toujours différent de celui du voisin, leur police séparée, c'est une aubaine formidable pour les organisations criminelles, un boulevard pour la cybercriminalité, qui se moque des frontières administratives. Face au crime organisé, aux trafics internationaux, aux mafias, nous organisons notre impuissance.

Seule l'échelle européenne permettra de résoudre ces questions

Contrôle & Libertés

Ce « contrôle » de l'Internet pose aussi le problème du contrôle des libertés... Internet libéral ou Internet réglementé ?

FB : Plutôt que de créer sans cesse de nouvelles réglementations, il s'agit pour moi de faire appliquer sur le Net, avec les adaptations nécessaires, les réglementations qui existent : sur la concurrence (problème de la vente liée), sur l?activité commerciale (question posée par la vente sur eBay), sur les monopoles et les achats publics (libre concurrence entre logiciels et systèmes d'exploitation), etc.

L'Etat ne peut pas, dans un monde en mouvement rapide et général, trouver les réponses à la place de la société. La création, l'invention nécessitent une société de l'autonomie, la reconnaissance par les pouvoirs publics de la légitimité de partenaires civils. La direction dans laquelle il me semble le plus facile d'avancer, et qui est aussi une condition de cette autonomie, c'est la transparence.

Gouvernance de l'Internet

Au niveau international, l'Europe, l'Asie et de nombreux pays émergents remettent en cause la mainmise des autorités américaines sur l'Internet via l'ICANN. La menace est-elle réelle ? Quelles alternatives ?

FB : Je ne me prononcerai pas en terme de menaces, mais de démocratie. Nous avons dans l'Internet une initiative qui est américaine, qui bénéficie au monde entier, et qui finalement concerne tous les domaines de notre vie privée, publique, de l'activité commerciale et culturelle... il faut donc bien évidemment aller vers une régulation plus démocratique, plus partagée, de l'Internet.

Economie

Les jeunes entrepreneurs français ne manquent pas de talent. Mais toutes les grandes réussites Internet sont étrangères. Comment favoriser ce secteur innovant ?

FB : Notre pays compte beaucoup de talents créatifs et, mieux, cette créativité s'adresse spontanément au monde entier, ce qui est un atout formidable dans la mondialisation ! Beaucoup de ces talents vont à l'étranger, et c'est normal - la recherche, l'innovation se jouent à l'échelle du monde - mais beaucoup entreprennent là-bas et ne reviennent pas chez nous, ce qui est un drame national.
J'y vois deux causes : la première est que l'entrepreneur n'est pas assez aimé en France, il est trop soupçonné. La seconde est le manque de soutien pour passer de la petite entreprise, de la jeune pousse, à l'entreprise moyenne capable de travailler avec et pour le monde entier. La France manque d'entreprises moyennes.
Par conséquent, toutes les décisions en matière de réforme de l'Etat, de politique fiscale, doivent être pensées pour servir cette créativité, cette vitalité des entreprises et des chercheurs. Et la formation des jeunes - et des moins jeunes - doit être le terreau de ce développement.


Trois sites que vous aimez à consulter régulièrement et que vous conseillez à nos lecteurs ?

FB : C'est un événement très important dans l'histoire que Wikipédia soit devenu, en si peu de temps, par une démarche de coopération et de mutualisation, la plus grande encyclopédie que l'humanité ait jamais connue.
Je vais aussi régulièrement consulter le site de Jean-Marc Jancovivi, l'un de nos grands spécialistes du réchauffement climatique. Et quand il me reste quelques minutes, je visite www.france-galop.com.

 

 

Entretien avec Jean-Marie Le Pen

Peer-to-peer et droit d'auteur

Jean-Marie Le Pen s'est montré l'un des opposants les plus véhéments au projet de loi DADVSI. Il a promis son abrogation en cas d'élection. Toujours d'actualité ?

Jean-Marie Le PenJean-Marie Le Pen : La loi DADVSI sera abrogée, les échanges privés de fichiers informatiques doivent rester libres, c'est une question de principe. La licence globale (de l'ordre de 5 euros par mois selon les estimations et qui sera payée exclusivement par les internautes qui téléchargent beaucoup) permettra de rémunérer les artisites. Cette position concilie la liberté individuelle avec la juste rémunération des artistes-interprètes.

Fracture numérique

Aménagement du territoire, éducation, formation : quelles ambitions et quels moyens pour réduire la « fracture numérique » ?

J-M LP : Déjà, tous les Français ne bénéficient pas de l'Internet rapide (ADSL), et une nouvelle fracture se crée actuellement avec l'Internet à très haut débit (par fibre optique) puisque les opérateurs se battent pour câbler les centres-villes : on aura ainsi des surcapacités dans les villes et rien dans les zones faiblement peuplées !
Je considère pour ma part que l'Etat doit avoir un rôle de coordination (notamment par des appels d'offres) et fixer comme grand objectif national que 80% des Français accèdent à l'Internet par fibre optique, les autres ayant l'ADSL. C'est un projet ambitieux, mais nécessaire pour pouvoir réussir dans l'économie numérique.

Economie

Les jeunes entrepreneurs français ne manquent pas de talent. Mais toutes les grandes réussites Internet sont étrangères. Comment favoriser ce secteur innovant ?

J-M LP : La domination des Etats-Unis sur Internet est réelle, comme elle l'est dans l'informatique, avec Microsoft d'ailleurs. Que faire ? Créer les conditions de l'émergence de champions nationaux et mondiaux ! Les créateurs d'entreprise sont écrasés par les charges et la réglementation ! Il faut libérer notre économie, baisser les impôts, relancer la croissance pour que nos entrepreneurs les plus brillants ne partent pas à l'étranger. Cette fuite des talents trahit l'incompétence de ceux qui nous gouvernent depuis 30 ans.

Cybercriminalité

Le Net est un terrain de jeu formidable pour les nouvelles mafias numériques. Quelle sera la stratégie du FN ?

J-M LP : Ceux qui sont incapables de combattre la délinquance dans notre vie concrète le sont évidemment aussi dans le monde virtuel de l'Internet et des réseaux ! La politique de retour à la sécurité que je mettrai en place concernera également la cybercriminalité, et elle nécessitera des moyens supplémentaires, mais qui n'empiéteront pas sur les libertés individuelles.

Contrôle & Libertés

Ce « contrôle » de l'Internet pose aussi le problème du contrôle des libertés... Internet libéral ou Internet réglementé ?

J-M LP : Il ne faut pas opposer la sécurité et la liberté : la première des libertés c'est la sécurité ! Sur Internet comme dans la vie "réelle", la sécurité doit être assurée à tous. Internet offre un nouvel espace d'expression, chacun avec son blog peut influencer l'opinion, cette liberté et cette richesse doivent être garanties. Je fais confiance à la liberté et au discernement des Français et je m'oppose à toute entrave à la liberté d'expression.

Quant aux rôles et missions de la CNIL, d'une façon générale, je ne suis pas favorable à la création de "commissions" chargées de régenter un domaine précis et dans lesquelles on nomme des amis du pouvoir, mais plutôt à des textes de loi clairs et défendant l'intérêt général. Pour élaborer les consignes concernant la campagne électorale, la CNIL a d'ailleurs invité toutes les formations politiques, sauf le Front National ! La neutralité de la CNIL serait une première condition à poser.

 

Trois sites que vous aimez à consulter régulièrement et que vous conseillez à nos lecteurs ?

J-M LP : www.lepen2007.fr : bien sûr, pour suivre ma campagne électorale. www.frontnational.com, www.ina.fr pour rechercher des vidéos intéressantes.

 

 

Entretien avec Ségolène Royal

Peer-to-peer et droit d'auteur

En mai 2006, vous vous êtes prononcé contre le projet de loi DADVSI qui pénalise les échanges illégaux de biens culturels via les réseaux d'échange peer-to-peer. Abrogerez-vous ce texte, l'adapterez vous ? Quelles solution de rémunération proposerez vous aux artistes, quels nouveaux modèles économiques envisagez vous ?

Ségolène RoyalSégolène Royal : L'annulation par le Conseil constitutionnel des dispositions de la loi DADVSI portant sur le peer-to-peer a démontré le caractère juridiquement erroné et impraticable des choix faits par le gouvernement de droite. Par ailleurs, la stratégie fondée sur l'intimidation judiciaire et les DRM a échoué. La filière musicale est en train de choisir un nouveau modèle économique fondé sur des offres gratuites ou sans DRM.
Nous devrons donc reprendre ce dossier avec les acteurs du secteur, y compris les associations de consommateurs. Nous devrons ainsi assurer les droits d'auteur et la rémunération des usages qui ne peuvent être interdits : redevance pour copie privée, et licence globale pour les téléchargements. Parallèlement, nous devrons garantir aux consommateurs l?interopérabilité.

Fracture numérique

Le programme du parti socialiste annonce que «l'accès universel à l'internet de haut débit sera garanti». Que cela signifie-t-il concrètement ?

SR : La priorité sera de développer les infrastructures pour généraliser l'accès au haut débit. Nous achèverons la couverture du territoire par un programme national d'aménagement numérique et par la création d'un fonds numérique pour les projets des collectivités locales. Une nouvelle génération d'infrastructures fondées sur la fibre optique pourra être construite dans le cadre de ce programme.

Cybercriminalité
 
Le Net est un terrain de jeu formidable pour les nouvelles mafias numériques. Quelle sera la stratégie du PS ?

SR : Dans ce domaine, nous devrons lutter contre la "vraie"  cyberdélinquance, ce qui passe par une adaptation technologique des services de police. Ainsi la gendarmerie, qui a déjà engagé sa mutation technologique, s'est vue confier la traque des pédophiles, avec quelques succès. Comme dans le domaine du renseignement, il est important de revaloriser les fonctions techniques par la formation des policiers et en leur adjoignant des porteurs de compétences techniques.

Contrôle & Libertés

Ce «contrôle» de l'Internet pose aussi le problème du contrôle des libertés... Internet libéral ou Internet réglementé ?
 
SR : Les principes qui sont à l?origine de l'Internet en ont fait un système favorable à l'innovation où coexistent une pluralité d?usages, d'acteurs et de modèles économiques. Il faut préserver ce caractère.
Comme le rappelle le juriste américain Lawrence Lessig, plutôt que de légiférer trop et trop tard vis-à-vis des évolutions technologiques de l'Internet, il convient d'inscrire "en amont", au sein de l'architecture de l'Internet, les principes de protection des libertés démocratiques auxquelles nous sommes attachés : l'interopérabilité, l'ouverture et la préservation de la neutralité de l'Internet.

Je renforcerai les moyens de la CNIL pour lui permettre de faire face à ses missions. J'entends revenir sur les dispositions des lois Sarkozy votées depuis 2002 qui, au nom de la lutte contre la délinquance, contre l'immigration irrégulière ou contre le terrorisme, ont fortement déséquilibré notre système de protection des données personnelles.

Démocratie participative

Une fois la campagne terminée, Internet servira-t-il à promouvoir et mettre en pratique le principe de «démocratie participative» défendu par la candidate socialiste ?

SR : Grâce au réseau Désirs d'avenir, nous avons expérimenté, au cours des derniers mois, de nouvelles méthodes de débat en ligne : plus de 135.000 contributions ont été déposées sur le site. Pour traiter ces contributions et en dégager des synthèses, nous avons mis en place des dispositifs collaboratifs. J'entends tirer parti de cette expérience pour promouvoir de nouvelles formes de débat public.

Economie
 
Les jeunes entrepreneurs français ne manquent pas de talent. Mais toutes les grandes réussites Internet sont étrangères. Comment favoriser ce secteur innovant ?

SR : Il va falloir créer tout un environnement favorable à l'innovation, en prenant en compte les particularités du monde de l'Internet et dulogiciel. La droite a exalté les PME, les entrepreneurs, les "jeunes pousses"... mais elle a continué de financer la R&D des grands groupes. Alors que l'innovation est, dans ce domaine plus qu'ailleurs, souvent le fait de petite structures au développement très rapide. Les conditions d'accès aux aides doivent être revues. Imposer des contraintes de fonds propres à une start-up  n'a ainsi pas forcément de sens. Les procédures doivent être accélérées.

Du soutien aux PME au financement de la R&D, je souhaite réorienter les politiques d?innovation autour de logiques d?ouverture : standards ouverts, publications scientifiques ouvertes,  stratégies « Open Source ».

Trois sites que vous aimez à consulter régulièrement et que vous conseillez à nos lecteurs ?

En ce moment, je n'ai le temps d'en consulter qu'un, pour rester à l'écoute des citoyens qui m'accompagnent dans ma démarche : c'est le site participatif que j'ai créé : www.desirsdavenir.org

 

   

Entretien avec Nicolas Sarkozy

Peer-to-peer et droit d'auteur

Nicolas Sarkozy a approuvé le projet de loi DADVSI et soutenu les choix du ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, très critiqué par les internautes et parfois au sein même de l'UMP. Rouvrira-t-il le débat après son élection ?

Nicolas SarkozyNicolas Sarkozy : Ma position n'a pas changé, la loi réaffirme la protection de la propriété littéraire et artistique dans l'univers numérique. C'était le préalable indispensable à l'émergence d'offres légales, quelle que soit la technique utilisée. C?est très exactement ce qui se passe depuis quelques mois, à l'opposé d'une « licence globale » qui aurait gelé et asséché ce secteur. Le dossier n'est pas clos pour autant, le bilan prévu pour fin 2007 sera bien réalisé, de la façon la plus ouverte possible, et les conditions d'usage des oeuvres numériques doivent évoluer, je souhaite que l'interopérabilité devienne une priorité stratégique industrielle européenne.

Fracture numérique

Aménagement du territoire, éducation, formation : quelles ambitions et quels moyens pour réduire la «fracture numérique» ?

NS : Il y a plusieurs fractures. La première est celle de l'accès à l'Internet, que je veux voir reconnu comme une obligation de service public sur tout le territoire ; mais surtout il faudra mettre en oeuvre un cadre réglementaire favorable aux investissements en très haut débit des opérateurs. La seconde est celle de l'équipement et de la pratique : tous n'ont pas les moyens d'acquérir un ordinateur, ni le temps d'acquérir les connaissances nécessaires à sa bonne utilisation. Je ne veux pas de « laissés pour compte » du numérique, qu'ils soient seniors, sans emploi, étudiants, personnes isolées, ou autres. C'est pourquoi je souhaite renforcer considérablement l'usage d'Internet dans l'éducation ; mais aussi créer un véritable réseau de formation de proximité à l'Internet, appuyé par exemple sur le réseau des points d'accès publics à l'Internet.

Cybercriminalité

Le Net est un terrain de jeu formidable pour les nouvelles mafias numériques. Quelle sera la stratégie de l'UMP ?

NS : La cybercriminalité peut être financière, mais elle concerne aussi la pédophilie ou l'incitation des mineurs à la violence... La première ligne de défense, c'est l'utilisateur. D'où l'importance d'un très large effort de formation à l'usage d'Internet. Dans le projet de loi relatif à la prévention de la délinquance que j'ai présenté au Parlement, il est prévu également la création de « cyber-patrouilles » pour enquêter sur de tels délits. Les moyens existent, mais leur organisation actuelle souffre de dispersion et d'absence de coordination. Cette coordination doit avoir lieu, tant au niveau national qu'international.

Contrôle & Libertés

Ce «contrôle» de l'Internet pose aussi le problème du contrôle des libertés... Internet libéral ou Internet réglementé ?

NS : Il n'y a pas et il ne doit pas y avoir de différence entre les libertés numériques et les libertés du monde physique. Tout l'objet des différentes lois récentes ou en cours d'élaboration est bien celui-ci : parvenir à transposer dans l'univers numérique, la protection de nos droits physiques. Cette régulation ne s'oppose pas à la liberté, elle la permet. Elle ne s'oppose pas à la mise en place de mesures favorisant l'extraordinaire dynamique d?Internet, elle l'encourage.

Le développement des fichiers, d'Internet, et des multiples applications numériques dans la vie quotidienne, je pense au dossier médical personnel par exemple, rend le rôle de la CNIL de plus en plus important. Elle doit disposer des moyens nécessaires à ses missions, ce qui n'est pas le cas pour le moment. Mais elle doit aussi veiller à ce que ses décisions soient strictement inspirées par la recherche de l'intérêt général et non par quelques positions particulières ou dogmatiques.

Gouvernance de l'Internet

Au niveau international, l'Europe, l'Asie et de nombreux pays émergeants remettent en cause la main mise des autorités américaines sur l'Internet via l'Icann. La menace est-elle réelle ? Quelles alternatives ?

La gestion actuelle par l'ICANN n'est pas une « menace » pour les autres pays. La véritable menace serait de voir ces questions du ressort de pays peu respectueux de la liberté d'expression. La création, à la suite du dernier Sommet mondial sur la société de l'information de Tunis, d'une plateforme de dialogue permanent, le Forum sur la Gouvernance d'Internet, est un premier pas vers une gestion plus équilibrée de l'Internet à l'échelle internationale. Il faut aller plus loin. Je souhaite que la France participe plus activement à ces discussions qui structurent l'avenir d'Internet dans le monde, et la prochaine réunion du forum, en novembre 2007 à Rio, en donnera l'occasion.

Trois sites que vous aimez à consulter régulièrement et que vous conseillez à nos lecteurs ?

NS : (NDLR : Pas de réponse).

 

 

Pour contacter la rédaction du magazine Internautes Micro, vous pouvez adresser un message électronique à redaction@idpresse.com

 

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2 avril 2007 1 02 /04 /avril /2007 14:25

Le Journal du Net publie un reportage photo qui vous plonge dans la cellule de lutte menée par la gendarmerie contre la cybercriminalité.

La galerie débute par une vue aérienne du Fort de Rosny-sous-Bois, en région parisienne. C'est en effet dans cette enceinte militaire de la gendarmerie que se trouve le centre technique de la gendarmerie nationale dont dépend le département de lutte contre la cybercriminalité créé en 1998 au sein du Service Technique de Recherches Judiciaires et de Documentation (STRJD).

La galerie de photos présente la surveillance des réseaux peer-to-peer, le département surveillance Internet, la traque aléatoire et la rationnalisation de la lutte.

Un reportage original et pédagogique à découvrir.

>> Pour en savoir plus :

- Site de la gendarmerie nationale
- Le service technique de recherches judiciaires et de documentation (STRJD)
- L'institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN)
- La cybercriminalité à la Une de GEND'info

 

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29 mars 2007 4 29 /03 /mars /2007 17:57

Phishing, spoofing, pharming, spyware, chevaux de Troie et ingénierie sociale. Voilà quelques termes synonymes de menace qui font malheureusement partie de votre quotidien sur Internet.

Aussi, une campagne "10 jours contre la fraude en ligne" lancée par de la division sécurité de EMC, RSA,  est menée jusqu'au 6 avril par 4 pays européens (France, Grande-Bretagne, Italie et Espagne) pour sensibiliser chaque internaute contre les risques liés aux transactions financières sur le web. En France, le Ministère de l'Education nationale soutient cette opération.

Comment se protéger contre les cyber-criminels ? Par exemple, près de 30 000 cas de phishing ont été déclarés en janvier 2007 selon une étude de RSA. Des mesures simples à mettre en oeuvre sont clairement expliquées sur le site www.protection10.fr, créé à l'occasion de cette semaine de sensibilisation.

Le site propose des conseils aux internautes, aux banques, vous explique que faire si vous êtes victime de fraude en ligne. Vous trouverez dix conseils pour protéger votre identité et votre argent, un article pédagogique sur l'usurpation d'identité qui vous éclairera sur cette fraude de plus en plus répandue. Un forum de discussion vous permet aussi de poser vos questions et commentaires.

 

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9 février 2007 5 09 /02 /février /2007 13:50
Les autorités autrichiennes viennent de démanteler un très vaste réseau de pédophilie, selon une dépêche de l'Associated Press. Il s'agirait du « plus grand coup porté à la pédophilie dans l'histoire criminelle de l'Autriche »

Les photos téléchargées sur Internet par les suspects seraient parmi « les pires dans le domaine des abus sexuels sur enfants » a souligné le ministre de l'Intérieur autrichien Günther Platter. Le directeur d'enquête a affirmé qu'« on pouvait voir des filles se faire violer, et entendre des cris ». Les enfants avaient moins de 14 ans.

Les vidéos étaient diffusées sur un site Internet russe qui ne fonctionne plus. Les suspects autrichiens sont âgés entre 17 et 69 ans et déboursaient près de 69 euros pour accéder aux fichiers pendant trois mois. Près de 8000 connexions ont été recensés en 24 heures à partir de 2361 adresses IP dans 77 pays dont l'Algérie, la Belgique, la France, l'Allemagne, le Japon, les Etats-Unis, l'Uruguay ou encore la Suisse.
 
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29 janvier 2007 1 29 /01 /janvier /2007 18:35

A l'occasion de la réunion de Paris sur les enfants disparus et sexuellement exploités qui s’est tenue à l’Élysée à l’initiative de Bernadette Chirac, le 17 janvier dernier, Ronald Noble, secrétaire général d’Interpol, a annoncé la création d’une cellule spéciale chargée de lutter contre les abus commis contre les enfants sur Internet.

InterpolUne nouvelle tendance apparaît sur des sites. Ces derniers ne contiennent pas d’images sexuellement explicites, mais servent de façade pour permettre aux pédophiles de contacter leurs propriétaires afin de rencontrer physiquement les jeunes modèles et d’acheter des images d’abus.

Selon le patron de l'organisation internationale de police criminelle, « s’il est urgent que les services chargés de l’application de la loi se penchent sur ce problème, la plupart des forces de police nationales ne disposent tout simplement pas des importants moyens d’enquête nécessaires, et c’est pourquoi Interpol lance le projet Guardian ». « Les policiers affectés à cette cellule spéciale enquêteront également sur les éléments nouveaux tendant à prouver que le crime organisé se trouve derrière nombre de ces sites et se livre ainsi quotidiennement à l’exploitation sexuelle d’enfants. »

Dans son discours, Ronald Noble a rappelé que « Interpol et ses 186 pays membres ont identifié trois secteurs : Internet présente un danger pour les enfants via les salons de discussion; le web permet aux prédateurs d'enfants et pédophiles de voir, d'acquérir, de vendre ou d'échanger des images, des films présentant l'abus sexuel de manière explicite; un tendance naissante où des sites déguisés montrent de jeunes modèles, de jeunes filles vêtues mais dont vous pouvez obtenir des images explicites de maltraitance sexuelle, prendre vos propres photos ou abuser physiquement d'elles. »

Sur ce dernier secteur, l'organisation internationale a reconnu qu'elle rencontrait de grandes difficultés même en utilisant la version la plus sophistiquée de son « Child Abuse Image Database ». Le projet Guardian devra donc aider les enquêteurs.

Le montant du financement nécessaire pour démarrer ce projet a été évalué à un million d'euros. Cet investissement couvrira le recrutement de deux policiers spécialisés pendant deux ans et l'organisation de six réunions opérationnelles internationales visant à coordonner les différentes actions des pays membres.

 

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31 octobre 2006 2 31 /10 /octobre /2006 07:42

Le premier forum mondial sur la gouvernance de l'Internet se déroule à Athènes sur le thème de « la gouvernance de l’Internet au service du développement » depuis lundi jusqu'au 2 novembre.

Forum mondial sur la gouvernance de l'InternetMille deux cents personnes se réunissent autour des thèmes de la cybercriminalité, de la lutte contre le spam, la liberté d'expresson sur la Toile et l'accès à Internet.

Le forum mondial sur la gouvernance de l'Internet est le premier rendez-vous international mis en place par l'organisation des Nations Unies depuis le Sommet mondial sur la société de l'information de Tunis (novembre 2005) dont le bilan était mitigé.

Autour de la table de discussion, se retrouvent 90 Etats, des organisations intergouvernementales (l'Union européenne, le Conseil de l'Europe et l'Organisation de coopération et de développement économiques) et des entreprises privées (Microsoft, Yahoo!, Google).

A l'instar du Sommet mondial sur la société de l'information de Tunis, les débats pourraient rapidement aborder la question du contrôle du réseau par les Etats-Unis.

Si l'initiative d'une telle rencontre est intéressante pour tenter d'homogénéiser la lutte contre la cybercriminalité et sensibiliser les acteurs étatiques et privés du web, il ne faudrait pas que cela reste une réunion  internationale supplémentaire de laquelle il ne se dégage rien d'autre que de vagues intentions. Malheureusement, cette perspective est la plus envisageable : « Le Forum n’est pas un organe mandaté pour prendre des décisions, mais constitue un espace de dialogue inclusif visant à reprendre la réflexion sur les politiques de gouvernance de l’Internet » annonce l'ONU.

A l'heure de ce premier forum mondial sur la gouvernance de l'Internet, 15 Etats (sur 43 pays signataires) seulement ont ratifié la convention sur la lutte contre la cybercriminalité du Conseil de l'Europe. Les Etats-Unis qui l'ont ratifiée 5 ans après la signature à Budapest, s'en veulent le défenseur et invitent tous les pays à faire de même. Après les déclarations, regardons les actes : cette réunion pourrait être l'occasion d'une adhésion des Etats à la Convention.

 

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10 octobre 2006 2 10 /10 /octobre /2006 15:43

Le bureau de l'industrie et de la sécurité (BIS) du département américain du commerce (DoC) a été victime d’une attaque massive de pirates qui ont utilisé des serveurs installés en Chine. Les hackers auraient tenté de voler des données sensibles sur le réseau de l'agence gouvernementale.

En effet, le BIS est chargé de l’exportation de technologies américaines de pointe civiles et militaires. Son objectif principal est de préserver la sécurité nationale, la politique étrangère et les intérêts économiques des États-Unis.

Rapidement, le bureau de l'industrie et de la sécurité a décidé de couper l’accès à Internet, limiter son accès à quelques postes déconnectés du réseau interne et de changer des ordinateurs qui auraient pu être infectés ou corrompus.

« Aucun vol de données n'est à signaler » selon le porte-parole du département américain du commerce.

Comme le souligne Zataz, si les adresses utilisées par les pirates étaient chinoises, rien ne prouve que derrière cette connexion se cachait bien un chinois. Toutefois, des officiels du gouvernement auraient reconnu, selon l’AFP, que « ces assauts avaient au moins obtenu l'aval tacite du gouvernement chinois pour mener ses actions ».

 

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6 octobre 2006 5 06 /10 /octobre /2006 17:51

Le quotidien La Presse publie un article relatant l’arrestation par la Sûreté du Québec d’un jeune québécois qui se présentait sur Internet avec des armes et qui aurait tenu des propos violents et racistes sur des forums de discussion.

Selon le porte-parole de la Sûreté du Québec, «une vingtaine d'armes de poing, de fusils de chasse et d'armes prohibées ont été saisis chez les parents du jeune homme, où il habitait. Nous avons jugé que Renaud Émard pourrait présenter un risque pour la société».

L'ordinateur du jeune internaute a été saisi de même qu'un nombre importants de documents. Parmi ceux-ci pourrait se trouver une liste de gens directement menacés par Renaud Émard.

C'est une enquête du service de lutte contre le terrorisme de la SQ qui a mené à l'arrestation du jeune homme. Il a comparu au palais de justice de Valleyfield, hier matin. Sept chefs d'accusation ont été retenus contre lui, dont ceux de possession d'armes prohibées et d'entreposage d'armes à feu.

Le voisinage tranquille de la 2e Avenue à L'Île Perrot, où se trouve le domicile de la famille Émard, a été ébranlé d'apprendre l'arrestation de l'adolescent. «C'était un garçon solitaire. Il avait obtenu son permis de maniement d'armes il y a environ deux ans. Il disait que c'était pour chasser avec son père», raconte une voisine.

Selon elle, les Émard demeurent depuis très longtemps dans cette rue. «Ça fait au moins plus de sept ans», assure-t-elle. La dizaine d'autres voisins interrogés par La Presse disent ne pas connaître cette famille qualifiée de «plutôt isolée».

Cette affaire est à mettre en parallèle avec le drame qui s’est déroulé dans le Collège Dawson (cégep anglophone) à Montréal le 13 septembre dernier. Un Québécois de 25 ans, renfermé sur lui-même, utilisait son blog personnel pour faire part de son mal être. Armé d'une arme de poing et de deux fusils d'assaut, il ouvre le feu dans l'établissement scolaire. Bilan : 2 morts (dont l'auteur de la fusillade) et 19 bléssés. A cette occasion, les journalistes ont immédiatement posé la question de la nécessité de la surveillance des blogs par les services de police pour déceler les situations à risque et éviter que des individus commettent de tels actes.

Ce contrôle serait humainement impossible à gérer vu le succès et le nombre de blogs sur la toile. Les internautes seraient-ils alors prêts à voir des bataillons de cyberpoliciers investir la toile pour trouver qui s'avére être un risque pour la société ?

 

 

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20 août 2006 7 20 /08 /août /2006 12:56

« Ce traité fournit les outils importants dans les batailles contre le terrorisme, les attaques sur des réseaux informatiques, et l'exploitation sexuelle des enfants sur Internet, en renforçant la coopération des États-Unis avec les pays étrangers pour obtenir la preuve électronique. La convention s’accorde pleinement avec les protections constitutionnelles des États-Unis, telles que la liberté d’expression et d'autres libertés civiles. [Le traité] ne requiert pas de modifier les lois américaines ».

Tels sont les propos du Procureur général américain Alberto Gonzales dans un communiqué de presse publié le 4 août dernier, peu après la ratification par le Sénat de la Convention sur la cybercriminalité du Conseil de l’Europe.

En revanche, Danny O’Brien de l’Electronic Frontier Foundation (EFF), association américaine de défense de la liberté d’expression sur Internet, considère que ce traité est une série de lois mauvaises concernant Internet. « Les pays qui ont des lois limitant la liberté d’expression sur le Net pourraient obliger le FBI à découvrir les identités des critiques américaines anonymes ou à surveiller leurs communications au nom des gouvernements étrangers ».

A l'instar de 3 autres pays non membres du Conseil de l'Europe (Afrique du Sud, Canada, Japon), les Etats-Unis d'Amérique avaient signé la Convention du 23 novembre 2001 le jour même de son adoption à Budapest.

Pour en savoir plus :

>> Département de la Justice américain
>> Electronic Frontier Foundation
>> Convention sur le cybercriminalité (23 novembre 2001) du Conseil de l'Europe

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4 juin 2006 7 04 /06 /juin /2006 20:59

Cinq ans et six mois ! Tel est le délai qu'il aura fallu attendre pour voir enfin deux décrets publiés au Journal Officiel le 23 mai dernier permettant l'entrée en vigueur de la Convention sur la cybercriminalité.

Cyberpolice vous avait présenté les grandes lignes du texte du Conseil de l'Europe signé le 23 novembre 2001 à Budapest.

Le 19 mai 2005, le Parlement français autorisait l'approbation de la Convention sur la cybercriminalité ainsi que le protocole additionnel à la Convention sur la cybercriminalité, relatif à l'incrimination d'actes de nature raciste et xénophobe commis par le biais de systèmes informatiques (adopté le 28 janvier 2003).

La France vient donc de rejoindre le club restreint des Etats signataires de la Convention. En effet, 14 pays ont ratifié/approuvé le texte alors que celui-ci a été signé par 43 Etats (dont 4 Etats non membres du Conseil de l'Europe : Afrique du Sud, Canada, Etats-Unis, Japon).

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