Le ministre de l'Intérieur, Otto Schily, a récemment dévoilé son plan d'action visant à combattre le technocrime en Allemagne. Cette action gouvernementale s'inscrit dans la même logique française qui avait conduit en avril 2005, Dominique de Villepin, Ministre de l'Intérieur, et Thierry Breton, Président de France Télécom, à présenter leur plan de lutte contre la cybercriminalité dont notamment l'augmentation des effectifs spécialisés au sein de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale et de l'Office centrale de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication.
Il ressort du plan allemand que le niveau de protection des systèmes et infrastructures d'information sera renforcé. Ainsi, un « centre d'urgence IT » (Krisenreaktionszentrum IT) sera opérationnel dès janvier 2006 au sein de l'Office fédéral pour la sécurité informatique (Bundesamt für Sicherheit in der Informationstechnik – BSI). Et Peter Schaar, délégué fédéral à la protection des données, d'affirmer « une protection efficace des infrastructures d'information est une condition de base pour une protection effective des données ». Ce centre de crise aura pour fonction d'alerter et de lutter contre les attaques cybernétiques.
Le plan national allemand s'articule autour de trois axes : prévention, réaction, continuation.
Parallèlement à l'annonce du plan gouvernemental, le BSI a publié son premier rapport sur la sécurité des infrastructures d'information (« Die Lage der IT-Sicherheit in Deutschland 2005 ») dans lequel est présentée l'augmentation (qualitative et quantitative) considérable des menaces virtuelles.
Udo Helmbrecht, Président de l'Office fédéral pour la sécurité informatique, rappelle que son organisme ne doit pas être le seul agir. C'est le concours de chacun (particuliers, administrations, entreprises) qui permettra de minimiser les risques de cybercriminalité.
Le rapport du BSI annonce notamment qu'une hausse d'attaques cybernétiques a été constatée pour l'année 2004. Plus de 7300 nouvelles formes de virus et de vers ont ainsi été enregistrées pour le second semestre 2004, soit une hausse de 66% par rapport au semestre précédent. Le BSI note également la place de plus en plus prépondérante des spam et autre phishing.
L'ensemble de ces informations est d'autant plus inquiétant que, toujours selon le BSI, seulement la moitié des responsables des technologies de l'information des entreprises allemandes ont une stratégie déterminée en terme de protection informatique.
A l'instar des conclusions pessimistes du rapport sur la cybercriminalité diffusé par la société américaine de logiciels de prévention contre les risques informatiques, McAfee, l'Office fédéral allemand prévoit une croissance des attaques contre les réseaux sans fil, la téléphonie sur Internet et les communications via les systèmes mobiles.
>> Pour en savoir plus :
- Site de l'Office fédéral pour la sécurité informatique (Bundesamt für Sicherheit in der Informationstechnik – BSI)
- Rapport du BSI : « Die Lage der IT-Sicherheit in Deutschland 2005 » (texte en allemand, volume : 2,9Mo)