En effet, le SCOCI a été mis en place au sein de l'Office fédéral de police (Fedpol) suite à la décision conjointe, du département fédéral de justice et police (DFJP) et de la Conférence des chefs des départements cantonaux de justice et police (CCDJP), de lutter contre la cybercriminalité. Les internautes suisses, constatant des infractions pénales, sont invités à faire part au SCOCI de leurs informations en transmettant notamment les pages web pouvant être incriminés.
Tout au long de sa deuxième année de service, l'organisme helvête a reçu de la population une moyenne mensuelle de 508 communications de soupçons, soit un total de 6097 communications.
A l'instar de 2003, le rapport souligne que les «spams» (autrement dit les e-mails non sollicités) sont le premier thème des communications des Suisses reçues au SCOCI en 2004. Avec une proportion de 30%, ils se placent devant la « pornographie dure » (21,5%). En revanche, la pornographie en général est net en recul (14% contre 20% en 2003).
Par ailleurs, le service de coordination a constaté une hausse des communications liées à des délits économiques, et notamment au «phishing» (accés aux données personnelles dutilisateurs crédules par le biais de courriers électroniques ou de faux sites internet).
De nouvelles rubriques sont apparues dans les statistiques du rapport : "teen-modelling", infractions à la loi sur les armes, infractions à la loi sur les loteries, le trafic d'organes, le trafic de drogue et de médicaments. Cela démontre bien tout le potentiel criminogène d'Internet !
Le SCOCI ne se contente pas de traiter les courriers des internautes. Le service de coordination est aussi chargé de rechercher des contenus illicites sur le web et de procéder à des analyses dans le domaine de la criminalité sur Internet.
Les élements constitutifs des contenus Internet illicites ayant une importance pénale sont la « pornographie dure » (selon le SCOCI : actes d'ordre sexuel avec des enfants, des animaux, des excréments humains ou actes de violence), la représentations de la violence à caractère non sexuel, l'extrémisme, le racisme, mais aussi les indices d'accès indu à des systèmes informatiques, la propagation de virus informatiques, la détérioration de données, l'abus de cartes de crédit, les violations des droits d'auteur et le trafic d'armes.
Dans le cadre de ce "monitoring", le service de coordination a travaillé uniquement sur les cas ayant un lien avec la Suisse et la pornographie enfantine.
Il en a résulté, selon le rapport d'activité, 438 cas suspects (contre 100 cas en 2003) ont été transmis aux autorités cantonales judiciaires et 171 dossiers (pornographie enfantine et actes de violence à caractère sexuel), via Interpol, à une vingtaine d'autorités pénales étrangères : aux Etats-Unis (76), en Russie (34), Corée (26), Espagne (15), Chine (8), Australie (6) et Bélize (4), notamment.
:: Pour plus d'informations ::
>> A lire
- Le rapport d'activité 2004 du SCOCI (format pdf)
- Site de l'Office fédéral de police suisse (fedpol)
- Site du Département fédéral de justice et police suisse (DFJP)